Souffle d’eau
(1997, hall Mairie de Lancy, 200 x 200 x 50 cm, verre et eau en mouvement)
Souffle d’eau
(2002 SIG, bâtiment administrative du Lignon, 250 x 250 x 50 cm, verre et eau en mouvement)
Souffle d’eau est une installation plusieurs fois produite, qui met en scène des petits plans d’eau carrés très légèrement creusés, soit sur des plaques en pierre, soit directement au sol. Ces installations se déguisent en fontaines et animent un jeu d’eau qui imite une respiration. La surface d’eau est alternativement aspirée et recrachée vidant et remplissant la vasque. Cette vasque, toujours carrée, est creusée en une légère pointe de diamant inversé (cône carré posé sur la pointe). Forçant l’eau à s’écouler en suivant ces pans plats, ce petit bassin se vide via un écoulement perforé au fond, au centre de la pointe de diamant. A chaque aspiration (inspiration) l’eau disparait de la vasque pour être récoltée dans un bac enterré et invisible. Et à chaque remplissage (expiration) l’eau réapparait en remplissant la vasque dans un nouveau cycle. Cependant, forcées de suivre les plans carrés des parois, les ondes circulaires naturellement crées par le mouvement de l’eau, en rebondissant contre ces pans plats, se transforment, eux également, en carrés. Cette transformation du jeu d’ondes rondes et ondes carrées et concentriques installe une dimension absurde, ou peu magique, qui permet à l’œuvre de décoller du pragmatisme de la matière. L’effet visuels un peu envoutant, conforté par la symbolique de l’alternance du passage du rond au carré, invite à la réflexion ou à la méditation alors que l’allusion à la respiration attribue à l’eau une qualité typique des organismes vivants. Cet exercice de quadrature du cercle rappelle aussi notre lien ancestral à la soupe primaire et créatrice dont nous venons. Dans la version commandée par les SIG, l’eau, cette source vitale et non renouvelable, est teintée d’une encre noire alors que les plans de la vasque sont eux revêtus d’une image d’une eau limpide. Cette version plus engagée, rappelle la fragilité de cet élément et la responsabilité que nous avons, en tant qu’espèce endémique, face à l’environnement en général.